Gaillac: le vignoble et le Domaine de Perches
Les vignobles Gaillacois sont parmi les plus anciens de France, mais les vins de Gaillac sont longtemps restés dans l’ombre de ceux de Bordeaux ou de Bourgogne, même si la plus ancienne coopérative de vin en France se trouve à Gaillac.
La production de vin de Gaillac date de l’époque romaine et les premières vignes furent plantées au premier siècle avant J-C comme le confirme la découverte de poterie romaine près du village de Montans où on produisait les amphores qui permettaient de transporter le vin de Gaillac le long du Tarn jusqu’a Bordeaux.
Des guerres successives eurent pour effet de détruire les vignes et c’est grace aux moines bénédictins de l’abbaye de St-Michel de Gaillac que la production de vin y reprit. Plusieurs siècles plus tard, Francois I contribua à promouvoir les vins de Gaillac lorsqu’il rencontra Henry VIII d’Angleterre à Calais et lui offrit 50 tonneaux de ce vin qu’il appréciait particulièrement. Henri à son tour en fit la promotion auprès de ces amis outre-Manche, ce qui ne manqua pas d’irriter les vignerons bordelais. Dés lors ils firent tout pour nuire à l’exportation de vin de Gaillac en imposant les droits de douane écrasants jusqu’au point où les vins de Gaillac disparurent pratiquement complètement du marché.
Le Domaine de Perches bénéficent d’une situation idéale pour la production de vin grace à son exposition plein sud et à la nature de sa terre. Après de nombreuses années pendant lesquelles les vignes tombèrent presque en désuètude, les nouveaux propriétaires dans les années 80 firent un travail de plantation remarquable pour produire un vin digne de ce nom, en modernisant considérablement les méthodes de production. Le résultat de ce travail leur permit de se construire une belle réputation auprès de l’un des plus anciens négociants en vin au Royaume Uni, Berry Bros & Rudd.
Quand Alain acquit le domaine en 2013 il fut soucieux de préserver le lien entre Perches et le vin en maintenant l’entretien des vignes qu’il confit à Bernard Auque du Mas Pignou. Le pigeonnier à Perches a été également preservé et rénové. A l’origine construit pour récolter la fiente des pigeons – le seul fertilisant autorisé à être utilisé sur les vignes par les bénédictins – il abrite aujourd’hui une famille de hibous.
Lors de la rénovation d’une des granges, un document tout à fait insolite fut retrouvé: des reçus datant des années 1961-1969 qui étaient remis aux vendeurs de marc de raisin, utilisée pour la production d’eau-de-vie.
C’était peut être un heureux hasard qui mena Alain à Perches. Après son premier été dans la région en 1999, il décida une fois rentrer à Londres d’organiser un aperitif pour faire découvrir le vin de Gaillac à ses amis. Voyagant alors en avion il lui était impossible de ramener des bouteilles en Grande Bretagne. Une fois de retour à Londres, il chercha a acheter du vin de Gaillac. Ce ne fut pas chose facile. Le seul qu’il trouva fut du blanc du Domaine de Perches! Seize ans plus tard il achetait le domaine.
